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Méandres
Les Méandres, c’est une invitation à la contemplation. Pour vous, quelques minutes d’exploration, de déambulation, d’imagination. Pour moi, des heures passées sur chaque page, à tracer une ligne continue et infinie, sans jamais savoir exactement où elle va me mener.
Cette série de grands formats est née d’une nécessité : celle de canaliser mes pensées, toujours en ébullition. Mon cerveau est une galerie souterraine aux mille couloirs, où je me perds sans fin, passant d’une idée à l’autre sans jamais retrouver la sortie. Ma psy parle de pensées en arborescence, mais l’image est trop jolie, trop ordonnée pour le chaos labyrinthique qui s’agite dans ma tête. C’est de l’expression les méandres de l’esprit que ce langage graphique tire son nom.
En dessinant ces méandres, j’arrive à suspendre, quelques instants, le tumulte intérieur. Ils sont à la fois une représentation visuelle de ce désordre et un exercice de lâcher-prise : je ne sais jamais où ira la ligne. Mais c’est aussi, paradoxalement, un exercice de contrôle : je m’impose des règles strictes, un cadre à ne pas dépasser, une épaisseur de trait constante, un nombre limité de boucles. Mais les erreurs et les ratures apparaissent vite. Et c’est là un autre exercice : accepter l’imperfection, accepter de ne pas tout maîtriser.
C’est mon travail le plus intime. Une abstraction de mes pensées à démêler, et une tentative d’apprivoiser les défauts qui parfois me freinent.
Aujourd’hui, j’ai achevé quatre pages. Mon objectif est d’en réaliser dix : dix tableaux qui, de loin, sembleront presque identiques, mais qui, pour qui prendra le temps de s’y perdre, révéleront chacun leur propre singularité. Dix, aussi, pour me fixer une limite. Car dès que je commence une nouvelle ligne, une compulsion me pousse à la continuer encore et encore, à en oublier tout le reste, manger, dormir, penser…
Explorer les variations dans les similitudes, perdre et retrouver le fil, accepter de ne pas toujours comprendre.